Nos vérités
Qu’est-ce ce que la vérité ? Quelqu’un la détient-il ?
Je ne parle pas de la vérité opposée au mensonge, mais de la vérité absolue philosophiquement parlant , celle qui est vraie en tout moment et tout lieu et qui n’est pas contestable.
J’aurais une tendance à être scepti-pragmatique à ce sujet. Le courant philosophique du Scepticisme consiste à nier la possibilité à l’esprit humain d’atteindre la vérité, quant au courant pragmatique, il dit que la vérité est en relation avec l’expérience humaine. Selon ce courant de pensée,il y a donc plusieurs vérités.
Pour moi ces deux styles de pensée peuvent se rejoindre, puisque si je pense ne jamais pouvoir atteindre la vérité, autant me créer ma vérité par rapport à mon vécu, ma logique, ma capacité de compréhension.
J’ai l’impression que nous sommes nombreux à voir la vie de cette manière, expérimentant nos propres vérités.
Demandez à plusieurs jardiniers des conseils pour réussir à avoir de belles tomates ; vous aurez certainement des préconisations de taille, d’arrosage et de traitement totalement différents, voir opposés. Toutes ces façons de faire fonctionnent pour chacune de ces personnes et peut-être même que s’ils changeaient leur manière de faire, leurs tomates ne seraient pas aussi belles.
Nos expériences de vie, nous ont montré des schémas que nous avons intégré comme des vérités… nos vérités.
Je pense qu’on a besoin de certitudes pour nous sentir en sécurité, qu’on a besoin de quelque chose de solide sur lequel nous appuyer pour avancer dans la vie, élaborer des projets, construire nos pensées.
Chaque être vivant sur terre a un point de vue unique de la vie et possède donc sa propre vérité.
Notre vie peut évoluer, avec elle notre point de vue évoluera aussi, ainsi que notre vérité.
Par contre, il faut rester conscient que nos « vérités » ne sont valables que pour nous. Nous pouvons les partager, mais ne surtout pas les imposer comme des vérités universelles.
Je pense aussi qu’il ne faut pas prendre ces « vérités » trop au sérieux. Elles ne doivent pas devenir des dogmes qui nous empêchent d’avancer et de réfléchir. Trop de certitudes entravent notre capacité à expérimenter de nouvelles expériences, et nous font donc vivre dans un passé, qui par essence est révolu.
J’ai lu quelque part que Platon aurait dit : « La vérité n’est ni à moi, ni aux autres elle est au milieu ». Ce à quoi je répondrais que la vérité n’est certainement qu’un concept et qu’elle est donc à tout le monde… (pourquoi est-ce que je ne répondrais pas à Platon?)