La prise de conscience selon moi

J’aimerais parler de la notion de prise de conscience, car c’est quelque chose qui m’interpelle.

Je passe ma vie à prendre conscience… prendre conscience d’émotions qui m’habitent… prendre conscience de certains schémas répétitifs dans ma vie… prendre conscience des synchronicités que je vis… prendre conscience de ce que j’ai vécu durant mon enfance…

Ce que je trouve intrigant, c’est que j’ai l’impression d’avoir énormément évolué tout au long de ma vie, d’être différente aujourd’hui de la personne que j’étais à vingt ans. Cependant, lorsque je lis des textes que j’ai écrits à cette époque, je m’aperçois que je pourrais écrire la même chose aujourd’hui, en approfondissant un peu plus peut-être, mais dans le fond, je reste en accord avec moi-même.

Pourtant je sais que je suis très différente aujourd’hui, de celle que j’étais hier . Je ne croyais pas en la magie de la vie, je pensais que certaines personnes détenaient la vérité et que d’autres étaient dans l’erreur… en bref, je me rends compte aujourd’hui que je vivais dans une prison… pas dorée du tout.

Aujourd’hui, je crois aux synchronicités, je sais que nous sommes créateurs de notre vie, je suis persuadée que nous vibrons sur des fréquences et que nous attirons les situations ou personnes qui sont sur la même fréquence que nous…

Je sais que cette façon de penser m’aurait dépassé à une certaine époque. Je sais aussi que j’aurais trouvé ça « trop beau pour être vrai », que la vie n’était pas si simple…

Comment expliquer alors, qu’on puisse changer presque radicalement de façon de voir la vie, sans que le discours change vraiment ?

Si je me remémore la jeune femme que j’étais, ma façon de penser, ma manière de voir le monde, je sais qu’au fond de moi… tout au fond… je voulais croire que la vie pouvait être belle, que la magie existait, que personne n’était foncièrement méchant… Le problème est que je n’avais aucune confiance en moi. Je regardais le monde autour de moi et j’avais le sentiment que les gens qui s’en sortaient étaient ceux qui avaient des certitudes ; pour eux, le monde était binaire, il y avait la vérité et l’erreur, les gentils et les méchants, sois-même et les autres…

En fait, je ne m’écoutais pas, je ne me faisais pas confiance, et je ne vivais pas ma vie.

Je n’ai donc pas changé au fond de moi ; j’ai juste appris à me connaître petit à petit, au fur et à mesure des prises de conscience.

La prise de conscience, n’est pas une théorie. Ça va au-delà de la simple logique. C’est juste une évidence, qui nous apparaît… un peu le « Bon sang ( ou bon dieu) , mais c’est bien sûr », de l’inspecteur Bourrel. On l’avait sous le nez depuis toujours, on le voyait, il était là… mais on n’en avait pas conscience. D’où le terme « prise de conscience », d’ailleurs.

On peut essayer d’expliquer ce que l’on a compris à quelqu’un, si cette personne n’a pas eu le déclic, elle comprendra la logique, l’acceptera peut-être, mais ce ne sera pas une prise de conscience.

Voici le témoignage d’une de mes dernières découvertes en la matière.

Il y a quelques jours, je discutais avec un de mes fils, de l’espèce de diktat qui règne au niveau de la culture, qui décide de ce qui est de la bonne musique, de la bonne littérature, du bon théâtre… qualifiant le reste de populaire avec un certain dédain, voir de mauvais…

J’expliquais que lorsque j’étais jeune j’adorais Brassens, Ferré, Boby Lapointe , Boris Vian … et que j’avais un peu de mépris pour les chanteurs populaires qui faisaient des tubes.

Je racontais que j’appréciais certaines chansons populaires, mais que je ne m’autorisais pas à les aimer pleinement, car je trouvais les paroles simplistes, voire idiotes.

En disant cela, j’ai eu un déclic ; j’avais été prisonnière d’un concept qui m’empêchait de profiter pleinement d’un bon moment à écouter quelque chose d’agréable.

C’est difficile à expliquer, parce que au moment de cette prise de conscience, cela faisait des années que je n’étais pas d’accord avec les termes clivants de « mauvais » ou « bons », que je trouvais tout à fait subjectif, alors qu’il suffirait de dire « j’aime » ou bien « je n’aime pas ».

Cela fait longtemps que j’estime que personne, quelque soit son niveau d’étude ou de popularité, n’a le droit de qualifier une œuvre ou quoi que ce soit, de « mauvaise » ou de « bonne ».

Cette prise de conscience a mis en lumière certaines incohérences dans ma façon de penser ; j’étais capable d’apprécier une mauvaise chanson… on ne peut pas apprécier quelque chose de mauvais… c’est donc que je ne trouvais pas ça mauvais… je voulais juste obéir aux règles du diktat du bon goût qui décident de ce qui est ou non de qualité.

Je ne me faisais pas confiance, et donnais le pouvoir à une poignée d’humains de décider pour moi du talent ou du manque de talent d’un artiste.

Ceci est un exemple parmi d’autres, mais je peux le citer car il est récent de quelques jours. Des révélations comme ça j’en vis régulièrement, mais je me suis rendue compte en écrivant cet article, que je ne m’en souviens plus.

J’imagine que puisque il s’agit de quelque chose qui était là depuis toujours, on le met en lumière, on l’intègre et pour finir on a l’impression d’avoir toujours pensé ainsi… Ce qui est un peu vrai… mais pas tout à fait…

J’en déduis que la prise de conscience est un procédé relevant de l’alchimie, qui enlève les voiles d’ombre afin de faire pénétrer la lumière un peu plus à chaque étape, transformant petit à petit le plomb en or, puis en lumière, étape finale de l’alchimie.

Chaque voile d’ombre ôté, nous ramène à notre véritable nature. Ainsi nous avançons petit à petit vers la connaissance et la reconnaissance de qui nous sommes vraiment.

… Ce qui nous permet de commencer à vivre pleinement notre vie.

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